Témoignage: mon enfant est-il TDA/H?

Émerveillée devant son enfant, une mère ne voit pas la souffrance et le malaise de son petit, qu’il ne sait pas exprimer. Elle constate qu’il préfère courir et sauter dans un parc plutôt que de se poser et faire des petits dessins. Le père n’arrive pas à le faire construire une maquette, l’enfant s’énerve et le père s’impatiente. L’enseignant annonce à la famille que l’enfant perturbe la classe et n’arrive pas à tenir son stylo. Un « trouble » ou un « syndrome » pointe son nez mais personne n’est capable de le nommer, de le définir et surtout de comprendre la souffrance de l’enfant.

La complexité du Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (nous utiliserons le sigle TDA/TDAH) rend le corps médical incapable de poser un diagnostic rapidement. Une méconnaissance de l’ensemble des symptômes est réelle, et les familles en détresse, confrontées à une évidence, cherchent de l’aide, un soutien médical, de la compréhension, et errent de médecins en spécialistes.

Le TDA/TDAH touche en moyenne 5% de la population française officiellement. Cela signifie que dans ces cas, le diagnostic a été posé et une prise en charge est faite de la personne. Seulement, devant l’errance, nombreuses sont les familles qui abandonnent la recherche et accepte la défaillance de leur enfant, voir même la subisse.

J’ai moi-même deux enfants dont l’aîné présente ces troubles. Son père et moi pensions qu’il avait un «tempérament» impulsif et colérique. Entre le moment où l’équipe d’enseignants nous a sensibilisés sur les difficultés que rencontrait mon fils en classe et le diagnostic, nous avons erré pendant cinq ans. Nous avions enchaîné bilan pédopsychiatrique, bilans orthophoniques, vérifié son audition, sa vue… sans que jamais ne soit évoqué la possibilité d’un TDA/TDAH.

Contre toute attente, lors d’un séminaire que je suivais à la Faculté Libre des Médecines Naturelles et d’Ethnomédecine, une intervenante m’a éveillée sur le sujet.  Son propos était l’Enfant Hyperactif, Et, en effet, j’ai été stupéfaite de découvrir pour la première fois le questionnaire suivant :

Votre enfant présente-t-il les critères d’hyperactivité suivants ?

– Il remue souvent les pieds et les mains et se tortille sur sa chaise.
– Il se lève souvent en classe ou n’arrive pas à rester assis.
– Il court souvent, il grimpe partout dans des situations inappropriées – Il n’arrive pas à se tenir tranquille pendant les jeux ou les loisirs.
– Il agit comme s’il était monté sur ressorts.
– Il parle trop.

Votre enfant est-il impulsif ?

– Il répond aux questions avant même que vous n’ayez terminé de les poser.
– Il a souvent du mal à attendre son tour.
– Il interrompt fréquemment les autres ou impose sa présence en faisant irruption dans des conversations ou dans des jeux.

Si vous avez répondu oui à au moins 6 de ces 9 critères et si ces comportements persistent pendant plus de 6 mois, au point de gêner le développement de l’enfant, alors il souffre probablement de TDA/TDAH.

Devant l’évidence, je me demandais pourquoi on ne m’avait jamais soumis ce questionnaire : ni le médecin généraliste homéopathe, ni l’orthophoniste, et surtout ni la pédopsychiatre, ni la psychomotricienne. Mon enfant avait accumulé tant de bilans et aucun de ces spécialistes n’avaient été en mesure de poser le problème de cette manière.

Une fois le diagnostic confirmé par un pédopsychiatre renommé à Paris, la prise en charge est quasi nulle, alors que le traitement proposé est consternant. Effectivement, après un électrocardiogramme, l’unique solution proposée a été la molécule de méthylphénidate, un psychostimulant. Comme le dénonce le Professeur Philippe Even, l’auteur du guide «4 000 médicaments, utiles, inutiles ou dangereux », les troubles de l’enfant sont devenus un marché des laboratoires.

Mon enfant de 8 ans a-t-il réellement besoin de prendre un psychostimulant pour soigner son trouble ? Pouvons-nous trouver d’autres solutions avec une approche globale, en considérant l’aspect psycho-émotionnel et affectif de l’enfant, son évolution familiale, ses besoins spécifiques en terme de nutrition au regard de son âge et de ses besoins physiologiques ? La médecine officielle répond par des molécules qui sont des amphétamines et dont les effets délétères font débats, alors que le trouble est multifactoriel et fait appel à plusieurs solutions.

Il est nécessaire de prendre un temps de réflexion pour découvrir les différents aspects de cette pathologie.

  • Quels sont les effets bénéfiques/ risques et les conséquences des solutions proposées par la médecine officielles?
  • Penchons nous sur les solutions proposées par la médecine non-conventionnelle. Quelle est son approche et quel type de prise en charge propose-t-elle ?
  • Une prise en charge nutritionnelle et globale est-elle bénéfique et qu’apporte-t-elle à l’enfant?
  • La souffrance dont l’enfant fait l’objet peut-elle disparaître de manière saine est durable pour lui?

Dans le TDA/TDAH l’enfant et ses proches sont confrontés à la violence, résultat de l’impulsivité, l’échec et la colère. Les parents sont souvent face à des situations de « perte de contrôle » et d’incompréhension. Les diverses approches devraient aboutir à éviter d’induire honte et culpabilité. Elles devraient soutenir l’enfant et ses proches et les aider à bâtir, reconstruire et guérir les liens familiaux en s’efforçant d’établir une communication non-violente. Les parents restent les garants des limites à ne pas dépasser et des balises de sécurité pour l’enfant. Et l’enfant, noyau central, devrait resté entendu, motivé, soutenu et en permanence rassuré. Il devrait pouvoir exprimer son ressenti afin de pouvoir être compris. L’enfant est le seul à pouvoir vérifier qu’il fait attention. Il faut donc le doter d’outils mentaux, d’habitudes de pensée qui lui permettent de savoir s’il fait attention ou non. Il pourra ainsi prendre les commandes de son attention.

L‘approche nutritionnelle est “un mode de vie” à mettre en place progressivement. Elle fonctionne de telle manière, qu’une fois appliquée, et avec les résultats obtenus, on peut la maintenir toute sa vie. Toutefois, les recommandations doivent être faites avec la prise en compte des caractéristiques individuelles propres à chaque personne. Celles-ci déterminent en grande partie les fluctuations des performances. Il faut y inclure la quantité de sommeil nécessaire chaque jour (il existe des petits et des gros dormeurs).

Il semble également, que l’approche nutritionnelle des troubles de l’attention apporte des solutions encore loin d’être connues et pourtant à la portée de tous. Il suffit pour cela d’être armé de patience. Ainsi, comme il faut plusieurs années pour arriver à déréguler un système, il faut du temps pour le rendre à nouveau fonctionnel.

Reste évidemment la question de la motivation, essentielle dans la mobilisation des facultés attentionnelles. La meilleure motivation, on le sait aujourd’hui, est la motivation intrinsèque, liée au plaisir d’apprendre et d’évoluer, afin de devenir. Mais avant d’en arriver là, les étapes nécessaires à l’acquisition des compétences peuvent être ingrates. L’enseignant, les parents, les proches en entrant dans le jeu attentionnel de l’enfant, suscitent chez lui une valorisation et un intérêt. En lui demandant s’il a réussi à faire attention à tel ou tel aspect, ils lui confèrent un statut qui le gratifie. L’attention peut alors être une porte d’entrée vers la motivation ; loin d’être un pensum, elle peut alors devenir un outil puissant.

Enfin, au fil de mes études et de notre parcours familiale, j’ai constaté que le monde de la recherche et le monde médical se consacrent principalement à la recherche des déficiences chez les personnes présentant des troubles et au moyen de les rééduquer. Il semble cependant que l’étude de leurs dons particuliers permettrait d’élaborer de nouvelles stratégies de rééducation ou de remédiation voire même d‘instruction et d’éducation basées sur des fonctions qui semblent non seulement préservées, mais souvent amplifiées.