L’héritage : ce que notre famille nous lègue à la naissance

Une autre vision de l’héritage pour le TDA/H

Dans son livre, « Césariennes : Questions, effets, enjeux. Alerte face à la banalisation », le Dr Michel Odent, chirurgien et obstétricien français, parle de la médicalisation à outrance et d’un siècle d’industrialisation de la naissance. Le processus physiologique de l’accouchement est totalement perturbé par l’hospitalisation, le monitoring, la péridurale, les perfusions d’ocytocine. L’accouchement par voie basse, comme tous les mammifères sur la terre, est mis à défaut. Nous sommes arrivés à un stade de contre-productivité de la technique, pour reprendre les expressions d’Ivan Ilich dans la Nemesis médicale.

Ainsi, l’accouchement sous anesthésie, un forceps difficile ou la réanimation à la naissance sont des facteurs de risques périnataux lors de la naissance. Les enfants sont fragilisés et supportent mal les agressions de la naissance. Nous sommes bien loin de la dimension sacrée et spirituelle de la conception et du processus d’accouchement de l’enfant.

En plus de ces circonstances de venue au monde, nos parents nous ont transmis la flore bactérienne. A la naissance, lorsque le corps du bébé passe par le col de l’utérus et le vagin, il entre en contact avec les premiers microbes. Sa peau, ses yeux, ses muqueuses buccale et nasale acquièrent leur première microflore. Les fluides qu’il avale au moment de l’accouchement permettent à son appareil digestif de se constituer une population élémentaire de bactéries, virus et champignons. Par conséquence, le nourrisson est tributaire de l’état vaginal de sa maman.

Pour Natasha Campbell-Mac Bridge, dans son livre sur le «Syndrome entéropsychologique », les facteurs altérant la flore vaginale sont les antibiotiques. Ils détruisent les bactéries bénéfiques, les champignons, parasites et virus pathogènes peuvent alors proliférer. Le pH du vagin devient élevé et diverses espèces colonisent la paroi vaginale et provoquent des inflammations.

Par ailleurs, la pilule contraceptive a les mêmes conséquences nocives sur la flore vaginale. La pilule, consommée de plus en plus jeune par les femmes et de plus en plus longtemps avant d’avoir des enfants, affecte profondément la composition de la microflore. D’autres produits de consommation courante sont également responsables de la modification de cette flore, comme les cosmétiques, les anti- inflammatoires, un stress prolongé, l’alimentation…

On sait que la flore vaginale est étroitement liée à la flore intestinale. Ce qui subsiste dans l’intestin, subsiste aussi dans le vagin. Ainsi, les mères présentant des signes de dysbioses intestinales transmettent inévitablement leur flore microbienne à ses enfants. Par les rapports sexuels, la flore du père contribue également à participer au déséquilibre du microbiote du nourrisson, notamment s’il présente des symptômes de dysbiose intestinale.

Ainsi, dès la naissance, l’enfant hérite de cette flore par la mère en plus de venir au monde dans des conditions cliniques parfois surmédicalisées. Le lien entre cette flore et le TDA/H est a à prendre sérieusement en considération. Nous ne pouvons ignorer l’aspect biologique de cette transmission bactérienne et de cet héritage.